Déclaration du ministère cubain des Relations extérieures

CUBA N’A RIEN À CACHER NI RIEN DE QUOI ROUGIR

 

Mercredi dernier, 30 avril 2003, l’administration nord-américaine a présenté son rapport annuel : « Patterns of global terrorism » où Cuba apparaît de nouveau sur la liste des Etats censés soutenir le terrorisme à l’échelle internationale.

Le gouvernement cubain repousse énergiquement, une fois de plus, son insertion infâme dans cette liste unilatérale et illégitime. L’administration Bush ment de nouveau à l’opinion publique nord-américaine et internationale, acharnée qu’elle est à justifier par de fausses accusations sa politique de blocus, d’hostilité et d’agression cruelle et inhumaine contre Cuba.

Recourant à des manipulations politiques et à des mensonges éhontés dans son obsession maladive de détruire la Révolution, l’administration nord-américaine se discrédite un peu plus dans sa campagne contre le terrorisme international.

Le gouvernement nord-américain inscrit arbitrairement Cuba sur la liste des pays censés parrainer le terrorisme dans le monde, tout en refusant par des arguments creux, irrationnels et absolument infondés de souscrire le Programme bilatéral de lutte contre le terrorisme que le gouvernement cubain lui a soumis dès le 29 novembre 2001 et qu’il lui a représenté le 3 décembre 2001, le 12 mars 2002 et enfin le 17 décembre 2002, lors de la dix-neuvième séance des conversations migratoires entre les deux pays.

De mesquines motivations électorales en Floride, où la mafia terroriste qui a organisé des centaines d’attentats de cette nature contre Cuba agit en toute impunité, et une haine viscérale à la Révolution pour l’exemple et la solution alternative qu’elle représente aux yeux du tiers monde conduisent le gouvernement nord-américain à ôter, en inscrivant Cuba sur la liste des pays qui parrainent le terrorisme, toute rationalité politique à sa campagne contre le terrorisme international.

Cuba sait – peut-être mieux qu’aucun autre pays – ce que signifie le terrorisme. Elle a été victime depuis 1959 du terrorisme le plus cruel et le plus impitoyable, bien souvent parrainé, protégé, financé et organisé par le gouvernement des Etats-Unis lui-même, et ayant causé des milliers de victimes cubaines.

La politique de la Révolution cubaine en matière de terrorisme n’admet pas la moindre contestation ni la moindre mise en cause, à plus forte raison en provenance des Etats-Unis !

Cuba condamne les actes, les méthodes et les pratiques terroristes sous toutes leurs formes et manifestations, où qu’ils se commettent, qui que ce soit qui les commette, contre qui que ce soit qu’ils se commettent et quelles qu’en soient les motivations. Elle condamne de même toute action qui aurait pour objet d’encourager, d’appuyer, de financer ou de couvrir n’importe quel acte, n’importe quelle méthode et n’importe quelle pratique terroristes.

Cuba a été l’un des premiers pays à avoir condamné énergiquement, sans ambages, le crime du 11 septembre 2001 ; elle a exprimé les condoléances de notre peuple au peuple nord-américain et sa disposition à fournir une aide médicale et humanitaire aux victimes ; elle a aussitôt offert d’ouvrir son espace aérien et ses aéroports aux avions de passagers encore en vol et se dirigeant, à ce moment difficile, aux Etats-Unis.

Le ministère cubain des Relations extérieures dénonce devant le peuple cubain et l’opinion publique internationale les élucubrations et les mensonges par lesquels le gouvernement nord-américain prétend berner le monde et son propre peuple et fonder ainsi sa politique agressive et hostile contre notre pays.

FACE À CE RABÂCHAGE DE FAUSSES ACCUSATIONS, NOUS SOMMES CONTRAINTS UNE FOIS DE PLUS DE PRÉSENTER LA VÉRITÉ.

Le gouvernement des Etats-Unis émet depuis décembre 1979, dans le cadre de sa politique hégémonique mondiale, une liste de prétendus « Etats parrainant le terrorisme international ».

Il impose à ces Etats toute une série de sanctions économiques, de blocus, de gels des avoirs dans des banques nord-américaines, des mesures d’ostracisme politique, etc.

La liste actuelle comprend sept pays : l’Irak, l’Iran, la Syrie, le Soudan, la Libye, la RPD de Corée et Cuba. Un simple coup d’œil sur cette liste prouve éloquemment l’objectif politique qui la fonde.

En sus, depuis 1981, le département d’Etat rédige tous les ans un « Patterns of Global Terrorism Report » par lequel il informe le Congrès, d’un point de vue unilatéral, sans fondement juridique ni approbation internationale, de la situation du terrorisme international au cours de l’année précédente.

Cuba a commencé à faire partie de cette liste en mars 1982, et c’est cette même année que le rapport du département d’Etat en parle nommément. Voilà donc vingt et un ans d’affilée que le gouvernement nord-américain persiste dans ses calomnies cyniques contre Cuba en matière de terrorisme.

Bien que les prétextes pour inscrire Cuba sur cette liste aient varié au fil des années, ils se sont toujours caractérisés par leur manque de véracité et d’objectivité, ce qui prouve l’incapacité de nos accusateurs de les fonder. Le gouvernement nord-américain n’a jamais pu prouver - et il ne le pourrait jamais - que Cuba a participé au moindre acte terroriste. Ses faux arguments se sont usés systématiquement au fil du temps, au point que des fonctionnaires sont allés jusqu’à reconnaître que l’inclusion de Cuba n’était qu’un instrument politique contre notre pays.

Ces faux prétextes sont devenus si éculés que ce rapport se contente, faute de pouvoir en inventer d’autres, de seriner pratiquement les mêmes mensonges depuis le milieu des années 90.

Quels sont donc les arguments fallacieux du gouvernement nord-américain pour inscrire Cuba sur la lite des Etats parrainant le terrorisme dans le monde ?

  1. La présence à Cuba de membres de l’organisation basque Patrie et liberté (ETA).
  2. La protection et le soutien à des membres de l’Ejército de Liberación Nacional (ELN) et des Fuerzas Armadas Revolucionarias de Colombia (FARC).
  3. La présence à Cuba de personnes recherchées par la justice nord-américaine.
  4. Le fait qu’un « expert en armes » de l’Armée républicaine irlandaise (IRA) ayant vécu quelque temps à Cuba a été arrêté en Colombie pour avoir censément entraîné des membres des FARC au maniement d’explosifs.
  5. L’ « opposition » de Cuba à la « coalition » que dirigent les Etats-Unis en vue de mener une lutte mondiale contre le terrorisme et ses critiques de nombreuses politiques et actions nord-américaines. L’envoi d’agents dans des ambassades nord-américaines étrangères pour adresser de fausses pistes en vue d’entraver les enquêtes.

  1. Présence d’etarras dans notre pays
  2. La présence à Cuba de membres de l’organisation basque ETA découle du fait que les gouvernements espagnol et panaméen ont demandé à notre pays de contribuer au règlement d’une situation qui menaçait de se complexifier dans ce dernier pays. C’est compte tenu de cette demande que notre pays a signé en 1984 avec le gouvernement espagnol, présidé à l’époque par Felipe González, et avec le gouvernement panaméen un accord aux termes duquel un groupe d’etarras sont venus à Cuba.

    Les etarras vivant à Cuba n’ont jamais utilisé notre territoire pour des activités de leur organisation contre l’Espagne ou aucun autre pays. Cuba a respecté scrupuleusement l’esprit de l’accord. La présence d’etarras à Cuba est une question bilatérale au sujet de laquelle nous avons maintenu des contacts avec le gouvernement espagnol. L’administration nord-américaine n’a aucun droit ni aucune autorité pour se mêler de questions qui ne lui incombent en rien et qui ne menacent en rien la sécurité nationale des USA ni d’aucun autre Etat.

  3. Protection et soutien censément offerts à des membres des FARC et de l’ELN
  4. Les Forces armées révolutionnaires de Colombie (FARC) et l’Armée de libération nationale (ELN) font partie des organisations que les Etats-Unis cataloguent, s’arrogeant un droit qui ne leur revient pas, de terroristes.

    Bien que le dialogue entre le gouvernement et la guérilla soit interrompu actuellement, ces deux acteurs ont été d’accord pour demander à un moment donné à Cuba de participer aux démarches de paix, et ils maintiennent toujours cette position.

    Cuba est favorable à un règlement politique négocié pour instaurer la paix en Colombie. Elle fait partie du Groupe de pays facilitateurs du dialogue entre les FARC et le gouvernement colombien, aux côtés de pays d’Europe et d’Amérique, ainsi que du Groupe de pays amis en vue des conversations de paix entre l’ELN et le gouvernement colombien, de pair avec la France, l’Espagne, la Suisse et la Norvège.

    Plusieurs cycles de négociations entre les mouvements guérilleros et le gouvernement colombien se sont déroulés dans notre pays. Non seulement les FARC et l’ELN, mais encore l’ONU et le gouvernement colombien lui-même, qui l’a déclaré publiquement, ont reconnu la position transparente et l’aide du gouvernement cubain aux démarches de paix.

    Cet argument est d’autant plus irrationnel que le département d’Etat reconnaît dans son rapport que « Bogota est au courant de cet arrangement et est apparemment d’accord ; il a indiqué publiquement qu’il tient à ce que Cuba poursuive sa médiation avec des agents de l’ELN dans le pays ».

  5. Présence à Cuba de personnes recherchées par la justice nord-américaine
  6. Au sujet de cette prétendue présence à Cuba de personnes recherchées par la justice nord-américaine, il vaut la peine de rappeler que le gouvernement nord-américain a justement accueilli, tout au long de ces années-ci, dans le cadre même de sa politique d’agression contre Cuba, n’importe quel terroriste ou criminel cubain arrivé aux USA par les moyens que ce soit.

    Les autorités nord-américaines n’ont pas seulement accueilli, dès les premiers moments de la victoire révolutionnaire, des centaines de sbires, de tortionnaires et d’assassins de la tyrannie de Batista fuyant la justice révolutionnaire : qui plus est, elles ont, pendant plus de quarante ans, protégé et accueilli tout criminel arrivant aux USA après avoir commis des méfaits contre Cuba et son peuple.

    Le gouvernement nord-américain a accueilli des assassins avérés, des terroristes, des pirates de l’air et de la mer et toutes sortes de délinquants, sans avoir jamais accepté, fût-ce une seule fois, d’extrader l’un ou l’autre de ces individus réclamés par la justice cubaine.

    Or, il existait deux accords d’extradition entre Cuba et les Etats-Unis : l’un de 1904, l’autre de 1926. Et ce n’est pas Cuba qui a cessé de les honorer. Dès le 7 janvier 1959, le ministère des Relations extérieures adressait à son homologue nord-américain une note diplomatique où il demandait l’extradition de plusieurs fugitifs de la justice cubaine, des sbires de la tyrannie batistienne qui s’étaient enfuis aux USA.

    Par la suite, ce même ministère a adressé des dizaines et des dizaines de notes pour réclamer l’extradition de personnes ayant commis des délits dans notre pays et gagné ensuite les USA. Il n’a jamais reçu une seule réponse positive à ces notes diplomatiques. Les autorités nord-américains n’ont jamais extradé un seul fugitif de la justice cubaine.

    Des terroristes et assassins avérés comme Luis Posada Carriles, Orlando Bosch, Gaspar Jiménez Escobedo, Pedro Remón, Guillermo Novo Sampol, Leonel Macías, Nazario Sargent, Francisco José Hernández Calvo, José Basulto, Rubén Darío López Castro, Roberto Martín Pérez, Silverio Rodríguez Pérez, Rodolfo Frómeta, Ramón Leocadio Bonachea, William Chávez et d’autres qui rendraient cette liste interminable, se promènent librement à Miami depuis des années sans que personne ne les ait jamais dérangés, en toute impunité et bénéficiant de privilèges.

    Cuba a été l’une des premières victimes de la pratique terroriste consistant à détourner des avions. De 1959 à 2001, cinquante et un appareils cubains ont été détournés pour la plupart vers les USA où ils sont restés et où ils continuent de rester, volés impudemment par la mafia de Miami. De nombreux pilotes, gardes et autres ont été assassinés ou blessés au cours de ces détournements, mais le gouvernement nord-américain n’a jamais puni un seul de ces pirates.

    En revanche, de 1968 à 1984, soixante et onze appareils ont été détournés des USA vers Cuba. Soixante-neuf pirates ont été punis et ont purgé leur peine ici, la plupart ayant abandonné le pays ensuite.

    Le 18 septembre 1980, le gouvernement cubain a extradé aux USA, après avoir mis en garde qu’il agirait désormais de la sorte en pareil cas, deux pirates de l’air qu’il a remis aux mains de la justice nord-américaine. Cuba, ce faisant, a mis définitivement un terme aux détournements d’avions vers son territoire.

    Les dernières manipulations anticubaines au sujet des détournements du DC-3, de l’AN-24 et d’autres bateaux et appareils, ce dont notre peuple a été largement informé, prouvent clairement que les autorités nord-américaines continuent de suivre la même conduite irresponsable qui a été la leur par le passé.

    Cuba a extradé aux USA d’autres personnes au cours d’années plus récentes. Ainsi, comme on peut se le rappeler, la déclaration du ministère des Relations extérieures informait, le 17 mars 2002, de l’extradition, en date du 12 janvier, de Jesse James Bell, un Nord-Américain sur qui pesaient aux USA plusieurs chefs d’accusation ayant à voir avec le trafic de drogues.

    Notre pays a toujours coopéré à fond quand il s’est agi d’échanger des informations avec les autorités nord-américaines, de recevoir des procureurs et des enquêteurs nord-américains au sujet du trafic de drogues, d’émigration illégale, de détournements, etc., tandis que des fonctionnaires cubains ont témoigné à plusieurs procès ouverts aux USA quand les autorités locales ont demandé notre collaboration.

  7. Présence à Cuba d’un « expert en armes » de l’Armée républicaine irlandaise (IRA)
  8. Le rapport du département d’Etat réitère un manœuvre apparue pour la première fois dans le rapport de 2001. C’est là une question largement expliquée au public.

    Le prétendu « expert en armes » de l’IRA, M. Niall Conolly a été arrêté en août 2000 à Bogota (Colombie) et les autorités colombiennes ont ouvert contre lui un procès qui n’a pas encore conclu.

    M. Niall Conolly a vécu à Cuba de 1996 à 2000 comme représentant du Sinn Fein, un parti politique irlandais tout à fait légal et représenté au parlement britannique.

    Son activité à Cuba a toujours été foncièrement politique, dans le cadre des relations avec le Parti communiste de Cuba et d’autres partis latino-américains.

  9. Prétendue « opposition » de Cuba à la coalition dirigée par les Etats-Unis contre le terrorisme mondial, ses critiques aux politiques et actions nord-américaines et ses prétendues tentatives de « détourner » et d’ « entraver » les recherches autour du 11 septembre, et la remise d’informations « fausses » et « insignifiantes » sur des terroristes.

C’est là sans aucun doute le plus infâme des prétextes utilisés par l’administration nord-américaine pour inscrire Cuba sur la liste des Etats parrainant le terrorisme.

Elle prétend par là camoufler et minimiser tout ce que Cuba a fait dans le combat contre le terrorisme international.

Elle tente, par cet argument fallacieux, de leurrer l’opinion publique en refusant de reconnaître tous les gestes et toutes les actions du gouvernement cubain depuis le 11 septembre 2001.

Au-delà des déclarations de dirigeants de la Révolution au sujet des attentats du 11 septembre, de nos actions de départ et des pas que nous avons faits à l’échelle internationale – et que tout notre peuple connaît – il est bon de savoir que :

Nous avons offert aux autorités nord-américaines les informations et les ressources dont nous disposions, et nous les avons offertes d’une façon absolument responsable et sérieuse.

L’administration nord-américaine n’a même pas eu le courage politique de reconnaître publiquement cette collaboration de Cuba. Tant s’en faut. Elle ment comme elle respire, une fois de plus.

Notre pays s’est opposé fermement et décidément aux guerres contre l’Afghanistan et l’Irak, ainsi qu’à la nouvelle doctrine nazi-fasciste qu’on tente d’imposer au monde, et il continuera de le faire. Ce ne sont pas les arguments et les principes qui lui manquent.

 

 

 

Le 17 septembre 2002, M. Dan Fisk, secrétaire d’Etat adjoint aux questions américaines, ex-adjoint de l’ex-sénateur Jesse Helms et l’un des rédacteurs de la loi Helms-Burton, s’est évertué à présenter des arguments similaires contre notre pays.

Il a accusé Cuba de détourner les recherches de son pays au sujet des attaques terroristes du 11 septembre en fournissant des informations fausse, insignifiantes et périmées, ainsi que d’entraver par des ressources humaines et électroniques les efforts antiterroristes des Etats-Unis.

M. Fisk s’efforçait par là de neutraliser par ses mensonges les répercussions que pourrait avoir le « Sommet national sur Cuba », un effort concerté de nombreuses organisations nord-américaines qui s’opposent à la politique anticubaine de la Maison-Blanche, notamment au blocus, et prônent un changement.

Il était même allé jusqu’à affirmer que Cuba avait envoyé « au moins un déserteur par mois, depuis le 11 septembre, en vue d’offrir des informations fausses sur des actions terroristes qui seraient commises contre les Etats-Unis et d’autres intérêts occidentaux ».

Notre ministre des Relations extérieures, Felipe Pérez Roque, avait, on s’en souviendra, démenti sans retard et énergiquement ces calomnies de M. Fisk, le mettant au défi de présenter la moindre preuve qui soutiendrait ses accusations.

Plus de sept mois se sont écoulés. Aucun fonctionnaire de l’administration, aucun rapport émis par le gouvernement nord-américain, n’a pu relever ce défi.

Or, le département d’Etat ressort néanmoins un argument si infâme et si fallacieux en vue de grossir – mais en vain, car c’est là une tentative vouée à l’échec - le dossier terroriste anticubain. Et il le fait en pleine euphorie impériale, après l’occupation de l’Irak et alors que les représentants de la mafia terroriste de Miami exigent de la Maison-Blanche, en paiement de leurs bons et loyaux services, qu’elle punisse Cuba le plus durement et le plus cruellement possible, et tentent désespérément d’orchestrer de nouvelles provocations qui faciliteraient une agression militaire contre elle.

Nous mettons une nouvelle fois en demeure le gouvernement des Etats-Unis de présenter les preuves de ce prétendu « envoi d’agents » dans des ambassades nord-américaines de par le monde en vue de fournir de fausses pistes qui entraveraient les recherches sur le terrorisme.

 

 

 

Cuba est victime du terrorisme organisé, financé et exécuté depuis les Etats-Unis

C’est précisément le gouvernement des Etats-Unis qui a soutenu historiquement les principaux régimes terroristes et répressifs dans le monde. C’est lui qui a été le soutien principal des gouvernements sanguinaires de Pinochet, de Somoza, de Duvalier, de Batista, de Stroessner, des dictatures militaires du Guatemala, d’El Salvador et d’Argentine, de l’apartheid en Afrique du Sud. C’est encore lui qui, de nos jours, est le principal allié du gouvernement terroriste et génocide d’Israël qui massacre impunément le peuple palestinien.

Cuba s’est débarrassée le 1er janvier 1959 des terroristes, des assassins et des tortionnaires de la dictature batistienne, qui ont fui notre pays pour gagner le vrai sanctuaire sûr : les Etats-Unis d’Amérique.

À la différence des Etats-Unis, Cuba n’héberge aucune organisation terroriste à l’image de celles qui agissent impunément à Miami, ses banques n’ont jamais possédé ni ne possède le moindre fonds liés à des activités terroristes, ce dont les Nations Unies et leur Conseil de sécurité ont été informés à plus d’une reprise.

Le gouvernement des Etats-Unis applique une politique terroriste et génocide contre Cuba en vue de faire plier son peuple par la faim et les maladies, de détruire notre Révolution et de réimplanter sa domination néo-coloniale.

Cuba rejette les définitions du terrorisme unilatérales que le gouvernement nord-américain prétend imposer, alors qu’il n’a pas la moindre autorité morale pour qualifier Cuba, aux yeux du monde, de pays terroriste.

Se présenter en leader de la lutte contre le terrorisme international tout en protégeant, stimulant et soutenant des organisations terroristes qui opèrent contre Cuba depuis plus de quarante ans, c’est tout simplement faire la preuve de sa morale à deux vitesses et de l’inconsistance de sa politique.

Le gouvernement nord-américain, qui accuse Cuba de terroriste, a soutenu la dictature sanguinaire de Batista qui a causé plus de vingt mille morts. Après le sa défaite, il a financé, entraîné et soutenu les bandes armées et les groupes terroristes qui ont commis toutes sortes de crimes contre notre population.

Le gouvernement qui nous accuse d’être des terroristes a toléré des centaines d’attentats contre Fidel Castro et d’autres dirigeants de la Révolution, voire les a commis directement ; il est responsable du sabotage du cargo français la Coubre, de l’incendie et de la destruction du grand magasin El Encanto ; il a organisé et soutenu de ses forces armées l’invasion de Playa Girón ; il est responsable de nombreuses attaques pirates – aériennes et navales – contre des localités cubaines sans défense et des installations civiles ; il a soutenu l’incendie des plantations de canne à sucre, le mitraillage du territoire cubain, des attaques contre de modestes pêcheurs, et l’assassinat de membres de notre Police nationale révolutionnaire et des troupes garde-frontières.

Le gouvernement des Etats-Unis a sa part de responsabilité dans les actes terroristes commis à la bombe et à l’explosif contre les missions diplomatiques cubaines au Portugal, aux Nations Unies et dans d’autres pays, qui ont causé la mort ou de graves blessures à des diplomates cubains. Il est responsable de la disparition physique de diplomates cubains en Argentine et de l’assassinat d’un diplomate cubain à New York même.

Le gouvernement des Etats-Unis est responsable de l’acte terroriste le plus monstrueux et le plus répugnant jamais commis contre Cuba : le sabotage en plein vol, à la bombe, d’un avion de Cubana de Aviación, ce qui a causé la mort de soixante-treize personnes.

Le gouvernement des Etats-Unis a sa part de responsabilité dans les actes terroristes commis contre des hôtels cubains en 1997, qui ont causé, entre autres, la mort d’un touriste italien. Ces faits, comme cela a été largement reconnu, ont été organisés par le terroriste d’origine cubaine, Luis Posada Carriles, entraîné et payé par la Central Intelligence Agency (CIA) nord-américaine.

L’administration cherche n’importe quel prétexte, aussi farfelu qu’il soit, pour tenter de justifier devant l’opinion publique nord-américaine et internationale son agressivité, sa politique hostile et son criminel blocus économique, commercial et financier.

Depuis la victoire de la Révolution, les différentes administrations nord-américaines se sont évertuées à présenter Cuba comme une menace à la sécurité nationale des USA, en correspondance, qui plus est, avec les intérêts des secteurs les plus réactionnaires de la mafia de Miami.

Or, des fonctionnaires du département d’Etat et des militaires nord-américains d’active ou à la retraite ont, ces dernières années, déclaré à de nombreuses reprises que Cuba ne constituait pas une menace à la sécurité nationale des USA, ce qui apporte un démenti évident aux fausses accusations du gouvernement nord-américain.

Le gouvernement nord-américain a soutenu des actions terroristes qui ont causé la mort de 3 478 Cubains et des blessures allant jusqu’à l’invalidité à 2 099 autres, comme cela est recensé dans la « Demande du peuple cubain contre le gouvernement des Etats-Unis pour dommages humains », datée du 31 mai 1999, un document auquel Washington n’a jamais daigné répondre. Aussi Cuba dénonce-t-elle une fois de plus que le gouvernement des Etats-Unis est directement responsable de ces atrocités et qu’il doit en répondre devant le peuple cubain.

Le gouvernement des Etats-Unis mène une politique génocide contre le peuple cubain, comme le prouve le blocus inhumain et irrationnel qu’il impose à notre pays depuis plus de quarante ans.

Le terrorisme international n’a pas vu le jour le 11 septembre 2001. Avant et après, Cuba a coopéré d’une manière sincère et responsable avec le gouvernement nord-américain. Elle l’a fait sciemment, convaincue de la nécessité de concerter tous les efforts possibles dans le combat contre ce fléau international, dans le droit fil de sa politique traditionnelle en la matière.

Si les Etats-Unis veulent vraiment prouver leur engagement dans la lutte antiterroriste, ils ont l’occasion aujourd’hui de le faire en agissant fermement et sans « deux poids deux mesures » contre différentes organisations terroristes qui ont attaqué Cuba depuis le territoire nord-américain tout au long de ces années.

Le gouvernement nord-américain doit libérer sans retard les Héros de la République de Cuba : René González Sehwerert, Ramón Labañino Salazar, Fernando González Llort, Antonio Guerreo Rodríguez et Gerardo Hernandez Nordelo, incarcérés injustement dans des prisons nord-américaines pour le seul délit d’avoir défendu les peuples cubain et nord-américain des activités terroristes qui s’organisent encore de nos jours depuis la Floride.

Bien qu’il ait été soumis à un procès entaché de très nombreuses irrégularités, la preuve y a été faite que nos compatriotes luttaient uniquement contre le terrorisme anticubain en provenance des Etats-Unis. Ils ont été condamnés pour le seul fait d’avoir lutté, au péril de leur vie, contre des groupes terroristes qui opèrent librement depuis Miami.

Ce procès illégal contre nos cinq Héros a constitué un coup d’épaule scandaleux aux groupes terroristes anticubains de la Floride.

Il est vraiment répugnant de constater, alors que nos cinq Héros sont incarcérés injustement, purgent des peines extrêmement sévères, sont soumis à des punitions draconiennes, telle la réclusion cellulaire, et voient leurs droits de l’homme brutalement violés, que les terroristes qui ont détourné des avions et des bateaux cubains bénéficient de cautions commodes aux Etats-Unis, voire, pour certains, sont tout bonnement libérés. C’est là une nouvelle preuve que le gouvernement nord-américain ne punit pas le crime de terrorisme quand celui-ci est commis contre des pays qui ne s’agenouillent pas devant sa politique impérialiste.

Le gouvernement nord-américain doit résilier la loi assassine d’Ajustement cubain, responsable de la mort de nombreux Cubains quand ils tentent d’atteindre le territoire des Etats-Unis, stimulés par les privilèges que cette loi leur concède.

Le gouvernement nord-américain doit résilier les lois Helms-Burton et Torricelli, des lois terroristes qui violent le droit international et infligent des souffrances au peuple cubain.

Cuba, le front haut, peut dire avec orgueil ce qui suit :

Nous continuerons de favoriser la coopération internationale qui se fonde sur le respect des principes du droit international, dans le cadre des Nations Unies, en particulier de leur Assemblée générale, ce qui est la seule méthode efficace de prévenir et de combattre le terrorisme.

En inscrivant Cuba sur sa liste des « Etats parrainant le terrorisme », le gouvernement nord-américain prouve une fois encore qu’il est motivé, non par des intérêts authentiques de lutte contre le terrorisme international, mais par une soif de vengeance irrationnelle contre la Révolution cubaine.

La lutte multilatérale contre le terrorisme ne saurait être conçue en fonction des seuls intérêts nationaux et des visées de politique extérieure de la puissance qui jouit aujourd’hui d’une hégémonie unipolaire.

Le ministère cubain des Relations extérieures réitère, d’une façon absolument claire et résolue, sa conviction que l’inscription de Cuba, par le département d’Etat, sur la liste illégale des Etats parrainant le terrorisme et dans le Rapport « Patterns of Global Terrorism » vise à créer les conditions propices d’une éventuelle agression militaire contre l’île. Mais cela ne nous intimide pas le moins du monde. Si tel est l’objectif de l’administration Bush, elle perd son temps !

Le ministère cubain des Relations extérieures, tout en condamnant et repoussant de toutes ses forces cette nouvelle agression des Etats-Unis contre Cuba, dont la conduite dans la lutte antiterrorisme est impeccable, demande au gouvernement nord-américain de mettre un terme à sa politique d’hostilité criminelle et à la morale à double vitesse dont il fait preuve dans sa prétendue croisade antiterroriste et, par conséquent, d’agir contre les groupes terroristes qui ne se dissimulent pas à Miami pour préparer, organiser et commettre des actions terroristes contre Cuba.

La Havane, le 2 mai 2003