RÉFLEXIONS DU COMPAÑERO FIDEL

 

L’autocritique de Bush

 

Dans une brève allocution d’un quart d’heure, le président des Etats-Unis a dit des choses qu’il aurait taxées, si elles avaient été formulées par un adversaire, de calomnies atroces et cyniques contre le système économique de son pays qu’il a défini comme du « capitalisme démocratique ».

 

Ayant lancé un appel dramatique au Congrès pour qu’il lui alloue 700 milliards de dollars de plus pour faire face à la crise, il a justifié cette rallonge, entre autres, par les raisons suivantes :

 

 

Il a conclu en remerciant ses auditeurs.

 

Certains remarquent qu’il n’a pas détourné les yeux un moment du téléprompteur, les sourcils froncés.

 

George W. Bush n’a pas seulement fait ces aveux hier : il a lancé une sorte de nouvelle Alliance pour le progrès.

 

La première avait été celle que Kennedy avait conçue après la victoire de la Révolution cubaine et qu’il avait présentée à Punta del Est en 1961. Un véritable attrape-nigaud !

 

La seconde, on le sait, a été signée en 1994 par Bill Clinton sous le nom de Zone de libre-échange des Amériques (ZLEA), qui reçut le coup de grâce en 2000 à Mar del Plata.

 

Ce même jour de son « autocritique », Bush a lancé la Pathways to Prosperity in the Americas Initiative (Initiative Voie vers la prospérité dans les Amériques). Une appellation bien ridicule, soit dite en passant.

 

Quand on lit la liste des dix pays latino-américains qui se sont engagés à New York dans cette Initiative, on constate l’absence du Brésil, de l’Argentine, de l’Uruguay, du Paraguay, de la Bolivie, de l’Equateur, de Venezuela et du Nicaragua, autrement dit de presque tous les pays d’Amérique du Sud et d’un d’Amérique centrale, le Nicaragua, dont l’ancien ministre des Affaires étrangères, Miguel D’Escoto, sandiniste et prêtre de la théologie de la libération, préside actuellement l’Assemblée générale des Nations Unies.

 

S’il en faut en croire l’imagination réitérative de Bush et ses déclarations aux gouvernements des dix pays latino-américains présents, cette Initiative, selon les agences de presse, « permettra de travailler pour que les bénéfices du commerce soient largement partagés. Elle renforcera les connexions entre les marchés régionaux. Elle élargira notre coopération en matière de développement. […] Il est de notre intérêt de continuer d’ouvrir des marchés, surtout dans notre voisinage. »

 

Tout ceci constitue un excellent texte d’études dans la bataille idéologique.

 

Quel progrès l’impérialisme, avec ses armes atomiques, son industrie de l’armement, ses flottes de porte-avions nucléaires escortées, ses guerres de conquête, son échange inégal et sa mise à sac constante d’autres peuples, peut-il donc apporter à un pays latino-américain, quel qu’il soit ?

 

L’autocritique n’est pas incluse dans les catégories inhérentes au « capitalisme démocratique ». Ne soyons donc pas des ingrats ni des malpolis : remercions Bush de cette brillante contribution à la théorie politique.

 

Fidel Castro Ruz

Le 25 septembre 2008

18 h 35